Définition de MARRI, IE
Prononciation : mâ-ri, rie
DÉFINITIONS
1
Terme vieilli. Fâché et repentant.Je serais pourtant bien marri d'être moins affligé, et j'aime ma tristesse quand je songe qu'elle vous plairait, si vous la voyiez
de Vincent VOITURE dans Lett. 32
Vous êtes mari ? - Depuis plus de six mois. - Et n'êtes point marri ?
La dame de ces biens, quittant d'un oeil marri Sa fortune ainsi répandue
de Jean de LA FONTAINE dans Fabl. VIII, 10
Oui, son mari, vous dis-je, et mari très marri
Je serais bien marri que vous crussiez...
de Blaise PASCAL dans Prov. V
Avec Téone ils [les juges] avaient ri ; Avec Apamis ils pleurèrent ; J'ignore, et j'en suis bien marri, Quel est le vainqueur qu'ils nommèrent
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Les trois manières.
On serait bien marri de passer un seul jour à la merci du temps et des fâcheux
de VAUVENARGUES. dans Max. CXLVIII
HISTORIQUE
1
XIIe s.Mout fut Rolant couroucés et marris
dans Roncisv
2
XIIIe s.Ahi ! mere, fait ele, come auriez cuer [coeur] marri, Se vous saviez....
dans Berte, LIX
Et que il est marris [égaré] dedens ce bois ramé
dans ib. CXIV
Dolens et à mesaise, espoentés, marris
dans ib. XX
3
XVe s.Le roy nostre maistre fut marry et eut quelque honte en ce cas
de Philippe de COMMINES dans V, 7
4
XVIe s.Je suis en mon cueur desplaisant et marry de l'estrange façon dont ilz moururent tous deux
de Jacques AMYOT dans Marcel. et Pélop. comp. 5
ÉTYMOLOGIE
1
Provenç. marrir, marir ; anc. ital. marrito ; du germanique : goth. marzjian ; anc. haut allem. marrjan, empêcher, rendre vain ; angl. to mar. Il y a aussi, dans le celtique, le bas-breton mâr, difficulté.